Fanzine n° 1 (p. 8 & 9)
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Chroniques des Membres

Mystique Magique Mythique

Avant d'entrer dans le chapiteau qui accueillait la rave de cette nuit, il avait noté la réunion d'un groupe de jeunes à proximité du lieu de la future célébration.
Intrigué par leur formation, il avait observé comment ils s'étaient recueillis fraternellement. Plus tard dans la nuit, il n'avait pas manqué de remarquer la fougue festive des membres de ce petit comité. Ils dansaient subtilement, ondulaient harmonieusement le long de la musique... Ils rayonnaient un bonheur et une joie qui n'avaient aucune cause synthétique. Leur énergie semblait leur venir du ciel et de la terre, comme si les éléments participaient gracieusement à leur vitalité, dansaient en eux et par eux ...
La curiosité cédant au désir ardent de pouvoir lui aussi manifester une telle sérénité, il avait abordé l'un d'eux. Il apprit ainsi que ce petit groupe s'adressait à la terre avant de festoyer pour elle. Chacun à la manière dont son coeur l'inspirait, ils invitaient la déesse Mère Gaïa à les animer de la joie et de l'énergie nécessaire pour l'honorer pendant cette nuit. Ces quelques instants solennels établissaient le lien avec l'esprit vivant de Gaïa. Elle se réjouissait de recevoir l'hommage sincère de ses enfants qui ne l'avaient pas oubliée et répondait à leur souhait chaque fois qu'ils reformulaient leur invitation pendant la rave. Elle leur révéla entre autre la danse de pouvoir consistant à lever les genoux bien haut... Irrigués par la Vie, ils pouvaient danser en parfaite symbiose avec Elle, la Musique et leurs autres frères.
Parce qu'ils lui offraient leur rave, Gaïa élevait leur conscience pour qu'ils puissent la rejoindre et s'abîmer dans une Trance mystique. Transcendant le cadre limité de leur personnalité, leur danse devenait une déclaration d'amour à tout ce qui existait... Ils se désintégraient dans les effluves sonores et multicolores qui jaillissaient des autels-enceintes...
Le rituel s'accomplissait...
Seb

Dreamin’

Trance Culture a pour but de fédérer différents acteurs de la trance pour réaliser un char lors de la Parade des Rendez-vous électroniques de Septembre 1998.
Les premiers qui commencèrent à fédérer les autres avaient un dénominateur commun : pas d'argent, pas de moyens, et l'intime conviction que les rendez-vous électroniques ne seraient pas une manifestation où nous serions conviés de participer mais où il faudrait s'imposer. Les petites structures associatives qui ont, plus que quiconque, contribuées à la reconnaissance des musiques électroniques n'étant pas génératrices de pognon, n'avaient aucune chance d'être sollicitées. Seules les structures conséquentes, aux grandes dents et grosses bourses, constituaient un attrait

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auprès des organisateurs de cette parade. Mais ne soyons pas mauvaise langue, le vent a tourné, la parade est ouverte à tous (ou presque, puisqu'il y a plus de demandes que de places disponibles) et notre projet a bel et bien été retenu. Jusque là, tout va bien.
Revenons à Trance Culture !
Puisqu'individuellement nous étions fauchés comme les blés, l'idée était qu'à tous, nous pourrions faire une belle soirée et dégager une manne financière nous permettant de réaliser le char. Ce qui fut fait. Enfin presque car la Trance Culture Party ne restera pas dans les annales de la Trance ! Dommage, mais logique.
En effet, travailler ensemble, se coordonner les uns avec les autres n'est pas forcément à la portée de tout le monde. Cela suppose déjà une trêve dans la contemplation du nombril de certains de nos membres. Ceux-là mêmes, qui après de belles promesses et envolées lyriques lors des réunions de préparation, ont brillé par leur absence le jour J.
Répétons-le, Trance Culture n'a pour vocation, pour le moment, que d'offrir un char à la Trance et n'est pas censée répondre aux attentes de chacun ; surtout lorsque les attentes en question se résument à une soif de reconnaissance.
Je n'omettrai pas d'avoir une pensée compatissante pour ceux qui ont hypocritement adhéré en priant le seigneur pour que l'expérience échoue. Contre vents et marées, et parfois tornades et ouragans, Trance Culture, parti de zéro, a réalisé une soirée bénéficiaire et un fanzine. Ne reste plus qu'à faire ce pour quoi nous existons. Curieusement, maintenant que nous avons les moyens de réaliser notre but, une grande partie des acteurs ont repris le maquis. Les réunions rassemblent maintenant une poignée de personnes, forcément les plus motivées, qui iront jusqu'au bout, il n'y a aucun doute là-dessus ; il y a juste que dans mon rêve, cela ne se passait pas comme ça...
Domi.

Danser,
c’est avant tout communiquer, s'unir, rejoindre, parler à l'autre dans les profondeurs de son être.
La danse est union, union de l'homme avec l'homme, de l'homme avec le cosmos, de l'homme avec Dieu. Le langage parlé reste du domaine de l'illusion ; les mots, lorsque nous croyons les comprendre, nous cachent ou nous dévoilent des images trompeuses, nous entraînent dans le labyrinthe toujours recommencé de la sémantique de BABEL. Lorsque les hommes se mettent à parler longtemps, il y a rarement accord. Discuter veut dire se disputer. Le langage divise.
Et puis, danser c'est aussi parler le langage des animaux, communiquer avec les pierres, comprendre le chant de la mer, le souffle du vent, discourir avec les étoiles, s'approcher du trône même de l'existence. C'est transcender totalement notre pauvre condition humaine pour participer intégralement à la vie profonde du cosmos."

Maurice Béjart

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